Jean-Paul MARTHOZ, En 1ère ligne : le journalisme au cœur des conflits
Jean-Paul Marthoz est journaliste, essayiste et enseignant. Actuellement chroniqueur au Soir, membre du Conseil de rédaction du magazine historique Mook 1944 (Editions Weyrich/Bastogne War Museum) et responsable de la formation Médias et Terrorisme à l’Université catholique de Louvain, il a été chef du service étranger et directeur de la page éditoriale du Soir (1980-1991), rédacteur en chef de Dimanche Matin et du magazine économique Trends/Tendances, directeur du Programme Médias pour la Démocratie à la Fédération internationale des journalistes (1992-1995), directeur européen de l’information à Human Rights Watch (1996-2006), directeur éditorial du magazine Enjeux internationaux (2003-2008), correspondant européen du Committee to Protect Journalists (2010-2016).
Au cours de ces années, il a effectué de nombreux reportages en Amérique latine, aux Etats-Unis, en Israël, en URSS, au Japon, ou encore en Égypte, une série d’enquêtes sur la liberté de la presse au Liban, en Russie, en Turquie, en Algérie, au Mexique, en Italie, au Kenya, en Afrique du Sud, à Hong Kong, en Mongolie… Il a effectué de nombreuses formations journalistiques sur la couverture des élections, les migrations, l’international, la sécurité des journalistes, le terrorisme en Espagne, en France, au Maroc, en Tunisie, en Tanzanie, au Sénégal, en Ouganda…
Il est auteur ou co-auteur d’une vingtaine de livres sur le journalisme, les droits humains, les relations internationales et les Etats-Unis: Panama: la malédiction du canal (1979); La liberté sinon rien: Mes Amériques de Bastogne à Bagdad (2008); L’éthique de la dissidence. Morale et politique étrangère aux Etats-Unis; Objectif Bastogne. Sur les traces des reporters de guerre américains (2015); En première ligne. Le journalisme au cœur des conflits (2018)
Il est également l’auteur de plusieurs manuels destinés aux écoles de journalisme: Journalisme (2008, 2012 et 2018), Couvrir les migrations (2011) et Les médias face au terrorisme, publié en 2017 sous l’égide de l’UNESCO.
Il est vice-président du Comité consultatif de la division Europe Asie centrale de Human Rights Watch, membre de l’Ethical Journalism Network (Londres), du conseil éditorial de la revue Index on Censorship (Londres), du Mook 1944 et du comité scientifique du Bastogne War Museum.
En 1ère ligne : Le journalisme au coeur des conflits
Ils – et elles – forment les troupes d’élite du journalisme international. Leurs noms d’ailleurs s’égrènent comme la liste des meilleurs et des plus brillants du métier, ceux et celles dont on lit aujourd’hui les mémoires, dont on célèbre le courage, le talent, l’audace ou le culot. Ernest Hemingway, Joseph Kessel, Marie Colvin, Anna Politkovskaïa, Lyse Doucet, John Simpson… Ils sont nos yeux au cœur de l’Histoire, clame Harold Evans.
Comme l’invasion de l’Ukraine nous l’a tragiquement démontré, la guerre est l’un des révélateurs de la nature du monde et c’est en raison de la gravité qu’elle implique et des passions qu’elle suscite que ceux et celles qui tentent d’informer sont confrontés à des enjeux et à des dilemmes exceptionnels. Comment dire la guerre et montrer la souffrance? Comment préserver son indépendance quand tout pousse au parti-pris? Comment chercher le plus loin possible la vérité, qui est, comme on sait, la première victime de la guerre? Quels risques prendre pour informer?
La guerre a changé depuis le conflit en Crimée, terre de naissance de la correspondance de guerre au milieu du 19e siècle. Les technologies ont tout bousculé, le monde s’est rétréci, le temps s’est contracté, les risques se sont accrus. Mais les fondamentaux, les tensions du métier n’ont pas changé: il faut à la fois être au plus près des combats et prendre ses distances pour les interpréter, il faut plus que jamais pratiquer une éthique de l’information fondée, en même temps, sur la liberté et la responsabilité.